Malgré la crise sanitaire, le chantier de restauration de la maison de Pierre Loti a pu se poursuivre. D’un montant global de 10 millions d’euros, les travaux se découpent en quatre opérations sur lesquelles de nombreuses entreprises ont pu travailler en 2020 : la restauration des collections, la stabilisation du plafond de la mosquée, la réhabilitation des deux bâtiments jouxtant les maisons historiques, la restauration des deux maisons historiques, rassemblées en une seule habitation par Pierre Loti à partir de 1895.
La restauration des collections :
Le musée a confié à plusieurs restaurateurs – ébéniste, doreur, tapissier – un premier lot de mobilier. La restauration des tapisseries de la salle renaissance, entamée en 2015, s’est quant à elle terminée en septembre 2020. La question des textiles de la mosquée est par ailleurs actuellement le sujet principal de recherche, afin de sélectionner les tissus qui seront à nouveau exposés, en fonction de leur état de conservation et des possibilités de restauration. L’une de ces pièces, la couverture de l’un des cénotaphes de la mosquée, n’est par exemple pas restaurable, le tissu étant trop fragile. Une réplique a donc été commandée à l’atelier d’art du Bégonia d’Or, à Rochefort. Un nouveau tissu a ainsi été choisi par le conservateur de la maison de Pierre Loti, en concertation avec des restaurateurs et spécialistes des textiles ottomans. Pierre Loti avait fait orner cette couverture rapportée de Turquie de poèmes en arabe et de son propre nom. C’est ce minutieux travail de broderie au fil d’argent qui a été confié aux mains expertes du Bégonia d’Or.
La stabilisation du plafond de la mosquée :
Ce chantier soutenu par la Mission Bern, le Loto du Patrimoine et la Fondation du Patrimoine a débuté en février 2020. Le titanesque travail d’installation s’est achevé en septembre 2020. Le plafond n’étant pas démontable, il a fallu organiser sa consolidation in situ. Une forêt d’échafaudages a ainsi été montée à l’extérieur et à l’intérieur du bâtiment pour soutenir le plafond pendant les travaux. Le toit de la maison a été retiré et provisoirement remplacé par un parapluie afin de laisser suffisamment d’espace aux entreprises pour œuvrer sur la face supérieure du plafond, appelée extrados. Enfin, des étais ont été posés sous le plafond et dans différentes pièces de la maison pour stabiliser l’ensemble. En septembre et en octobre, les restaurateurs du plafond ont effectué de nombreux tests sur le bois et la peinture, afin d’établir des protocoles d’intervention pérennes et compatibles avec les autres produits appliqués sur le bois, notamment, les insecticides. Un état sanitaire des boiseries de la mosquée et de la charpente a d’ailleurs été effectué en parallèle, avec le lancement d’un traitement insecticide. En novembre, l’ensemble du plafond a été consolidé à coeur, grâce à des injections très ciblées à la seringue, afin de redonner de la masse à cette boiserie ravagée par les insectes et affaiblie par leurs nombreuses galeries. Un textile réversible a également été appliqué sur l’extrados, afin de solidariser les milliers de pièces de bois constituant ce vaste puzzle de 50m². Début 2021, la charpente et la nouvelle toiture isolée, en tuiles anciennes, seront réalisées. Ce chantier de stabilisation du plafond se terminera en mai 2021.
La réhabilitation des deux bâtiments jouxtant les maisons historiques :
Le diagnostic de ces bâtiments est terminé et les travaux ont débuté en novembre dernier. Ils dureront jusqu’en novembre 2021.
La restauration des deux maisons historiques :
L’équipe de l’architecte Elsa Ricaud, de l’agence Sunmetron, a rendu cet automne le diagnostic de l’état des maisons historiques. La rédaction du projet architectural et des documents permettant de consulter les entreprises qui interviendront sur ce chantier se poursuivra jusqu’au printemps 2021. Il est ainsi prévu que les travaux sur les maisons historiques débutent entre l’été 2021 (préparation du chantier) et l’automne 2021.